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Maison des familles de Villeurbanne.
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À Villeurbanne, une maison où l’on peut être soi-même

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Ouverte en 2022 par le Secours Catholique et la fondation Apprentis d’Auteuil, la Maison des familles de Villeurbanne ne désemplit pas. Un accueil chaleureux et un respect de la liberté de chacun expliquent le succès du lieu.

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« Maison des familles ». Accroché à la grille blanche qui court le long de la rue de la Sainte Famille, à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, le panneau attire l’oeil. « C’est comme ça que j’ai découvert l’existence de ce lieu, un jour, en me promenant », raconte Sarah, 27 ans, qui habite le quartier. Cette cadre bancaire, en congé maternité puis parental depuis 6 mois, y a vu l’opportunité d’une « échappatoire ». « Se retrouver seule toute la journée avec un bébé, sans personne à qui parler, c’est un choc, confie-t-elle. Ici, je viens discuter avec d’autres adultes. Ça me fait du bien. » 

C’est aussi par hasard, en marchant dans les rues avoisinantes à la recherche d’un hébergement, que Mémie et sa fille, Theresa, arrivées récemment de République démocratique du Congo, ont découvert l’endroit. Elles ont vu le panneau et sont entrées. 

La Maison des familles de Villeurbanne a accueilli plus de 150 personnes depuis son ouverture il y a environ un an. Certaines venaient de loin, après avoir eu connaissance de l’endroit par internet ou par le bouche-à-oreille. La plupart sont revenues. « La première fois que j’ai franchi la porte, j’ai reçu un tel accueil que je me suis sentie tout de suite à l’aise, se rappelle Hajer, mère d’un jeune garçon atteint d’autisme. Ici nous sommes comme dans un cocon de bienveillance. »

Un cocon de bienveillance.

Safaa, 31 ans, à la recherche d’un logement et d’un emploi, a apprécié trouver à la Maison des familles des personnes qui la comprennent car vivent ou ont vécu des périodes difficiles comme celle qu’elle traverse en ce moment. « Elles savent ce dont tu as besoin, trouver les bons mots et les bons gestes pour te rebooster. » Les échanges sont spontanés. Chacun expose ses problèmes et ses besoins, ses conseils et ses bons plans aussi.

« C’est un lieu où on se sent libre d’être qui on est, constate Safaa. Quand ailleurs on ne va pas être suffisamment à l’aise pour l’être parce qu’on est honteux par rapport à nos difficultés, parce qu’on ne veut pas inquiéter nos proches, parce qu’on a peur d’être jugés. » Liberté. Le mot revient souvent. « On peut venir, ne pas venir, parler, ne pas parler…C’est un peu comme Mc Donald : « Venez comme vous êtes » », s’amuse Hajer. Une souplesse qu’apprécie aussi Sarah, tout comme le fait qu’il n’y ait pas de programme défini à l’avance. « La journée se façonne petit à petit. Si quelqu’un veut lancer une activité, il peut », décrit la jeune maman.

Venez comme vous êtes.

Cette spontanéité, qui permet à chacun de proposer et de participer ou non, est l’une des clés pour que les personnes s’approprient le lieu et s’y sentent chez elles, estime Géraldine, la responsable de la maison : « On vient ici avant tout pour passer du temps ensemble. »

Bruno, balayeur dans le 1er arrondissement de Lyon, se souvient qu’il était un peu tendu la première fois qu’il est venu avec sa femme, Marie-Christiane. La timidité, dit-il. Aujourd’hui, on le voit souriant et blagueur. « Je me suis bien décontracté », convient-il en rigolant. Car ici, pour lui, désormais, « c’est un peu comme la famille ».

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Maison des familles de Villeurbanne
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À la Maison des familles, les parents peuvent venir avec ou sans leurs enfants. Deux matins par semaine, Sarah vient avec son fils, Adam, âgé de 6 mois. « Seule toute la journée avec un bébé, c’est dur », trouve-t-elle. Elle vient chercher ici « du
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©Steven Wassenaar / Secours catholique
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Tous les jours, le repas est préparé par ceux qui sont là et qui souhaitent mettre la main à la pâte. « On ne sait jamais à l’avance combien nous serons, précise Séverine, salariée de la Maison des familles. Du coup, on cuisine systématiquement pour
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Le repas débute toujours par une question posée à chacun des convives. Ce jour-là, la question est : « Es-tu déjà monté sur scène ? » À la Maison des familles, le quotidien est ainsi ponctué par une série de rituels. Une manière d’instaurer un cadre
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Parfois s’organisent des ateliers « Il n’y a pas de parents parfaits » d’échanges sur la parentalité. « On essaye de trouver des solutions à nos petits soucis de parents », explique Wiem, mère de deux enfants âgés de 10 et 13 ans. Récemment, elle a
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Arrivée en septembre, avec sa mère, de République démocratique du Congo, Theresa n’a pas encore été admise dans un collège. En attendant, elle vient régulièrement à la Maison des familles avec sa maman. « On ne connaît personne à Lyon. Ici, c’est un
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« Dans ma vie de tous les jours, je n’ai pas le temps d’exister autrement que comme fille, comme mère, comme épouse, comme soeur, comme aidante… », confie Hajer, âgée de 42 ans et mère d’un jeune enfant atteint d’autisme. À la Maison des famille, «
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Benjamin Sèze (Journaliste) - Steven Wassenaar (Photographe)