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Mariam en atelier de français
Contenu national
Thème
Lien social
Migrants
Commune
Villeurbanne

A la Maison Sésame, Mariam éveille au français et à la joie

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Parmi les actions du Secours Catholique, l’enseignement du français est très présent. Nécessaire à l’intégration des personnes, il fait aussi la part belle à la rencontre, à l’écoute et à l’entraide. A la Maison Sésame de Villeurbanne, Mariam met toute son énergie à transmettre les bases du français mais aussi à distiller du lien et de la joie.

Mariam est en France depuis un an. Bien qu’elle connaisse le Secours Catholique sous le nom de Caritas de longue date, c’est sur les conseils d’une amie qu’elle a proposé ses services à la délégation du Rhône. Mariam a l’enseignement chevillé au corps. Institutrice en Côte d’Ivoire pendant plus de vingt-six ans, impossible pour elle de ne pas transmettre, de ne pas poursuivre ce métier auquel elle est si attachée.

« Aider fait partie de moi. C’est ma fibre naturelle. J’en ai besoin. Au quotidien, modestement, à ma mesure, je suis toujours prête à rendre service. C’est ainsi. Transmettre le savoir est aussi ma raison de vivre. J’essaie de le faire partout où je vais. A la maison Sésame, j’anime des cours de français pour de grands débutants, des personnes qui arrivent sans aucune base. Certaines n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Alors je les alphabétise, comme je le faisais pour les enfants. Je les aide à déchiffrer les lettres, à acquérir un premier niveau de vocabulaire nécessaire à la vie de tous les jours : saluer, donner son nom, répondre oralement ou par écrit aux premières questions, connaitre les formules de politesse, se faire comprendre … L’important n’est pas d’aller vite mais d’avancer sans laisser personne au bord du chemin. Je me mets au niveau de chacun, pour qu’il se sente concerné, soutenu dans ses progrès. Pour maintenir l’attention, je varie les approches. Par exemple, ayant fait du théâtre, je n’hésite pas à utiliser le mime, à être la plus expressive possible, ce que le groupe aime bien. J’utilise des jeux, des activités différentes et si nécessaire, je traduis en anglais ou en espagnol. Les apprenants m’encouragent. Ils me disent combien ils apprécient les cours, combien ils leur sont utiles, jusqu’à insister pour qu’ils aient lieux même pendant les vacances ! Des messages qui me touchent beaucoup.

Nous vivons de très belles choses ensemble, comme lorsque nous célébrons les anniversaires. Pour certains, c’est la première fois de leur vie. La joie est palpable, les émotions parfois très fortes.  Si je peux mettre du baume, je n’hésite pas. De la même façon, nous constatons et « fêtons » ensemble les progrès de chacun. Nous comptons les uns sur les autres, les uns pour les autres, et avançons en osmose.

Et lorsque les personnes sont plus à l’aise, elles peuvent passer dans un groupe plus fort. C’est une grande satisfaction pour tous et plus encore pour moi dont c’est la vocation profonde. »

Auteur et crédits
photo © Xavier Schwebel / Secours Catholique